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Photo du rédacteurLa noctambule

À propos du temps et d'autres babioles

Dernière mise à jour : 20 août 2020

7 août 2014



Il y a des soirs, comme ça, où je me sens très seule et très petite. Je ne sais pas si c’est à cause du poids des armes, à l’autre bout du monde, qui pèse sur ma vie comme s’il s’agissait d’une affaire personnelle. Je ne sais pas si c'est lié à l’éloignement provisoire ou permanent de personnes chères, ou parce que les enfants grandissent, ou parce que ma fille aura 20 ans dans quelques semaines, ou à cause de mes choix de musiques mélancoliques... Ou peut-être est-ce en lien avec la fin prochaine des vacances et de cette liberté si précieuse. Possible que mes narines flairent déjà l'approche de l'automne. Ou pire, ce peut-être en raison de l’effet que le temps peut avoir sur l’espoir, sur les rêves qui s’émoussent. Qui s’usent. Comme les os. Ou sans doute est-ce lié à l’achèvement prochain d’un gros projet, un genre de « pré post-partum », un deuil anticipé. J’écris tout cela sans trop savoir... J’aurais bien pu évoquer des cors aux pieds, une écharde dans le doigt, une poussière dans l’œil. Ces petites intrusions dans le calme et la sérénité jamais atteints font partie des jours les plus ordinaires. Mais non. Ce n’est pas un jour ordinaire. On dirait que la joie est en suspens. On dirait que quelque chose se creuse et s’alourdit. De nouvelles évidences, des secrets inédits, d’incontournables révélations qui ne font que se répéter sans rien apporter d’audacieux. Je ne me sens pas mal, pas vraiment mal. Juste peut-être pas assez fatiguée pour me dire que je devrais aller dormir. Et dans cet état entre deux états, comme entre deux pays, entre deux amours ou entre deux saisons, je tue le temps qui m’échappe.


Isabelle Larrivée

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