12 septembre 2014
Nous ne devons pas avoir peur. Les bras du rebours sont toujours bons à prendre, à donner, à ouvrir. Ni ne devons suivre la trace de nos désastres personnels. Les laisser être ailleurs et tâcher, dans cette dérive, de continuer à nous reconnaître. Ne me cherche pas dans les replis d’un autre temps. Il y a aussi un peu de moi dans le remue-ménage des eaux.
Je te prépare un poème parce que je crois en notre alliance, en cette folie-lien. Parce qu’elle ressemble à ce que chacun de nous a de plus intime. Laisse ta main dans mon corsage. C’est encore là où elle est le plus au chaud. Et la lune claire de septembre, prise dans le coton pâle des nuages, s’emploie à me dire que tu es là, à mes côtés, et que tu songes, toi aussi, à ce que nous fûmes, à ce que nous sommes et à ce que nous serons. Garde-moi ton silence et ton sourire, comme la part exacte de ce qui me nourrit. Et la douceur de ta bouche comme la promesse d’une terre féconde.
Isabelle Larrivée
Illustration: Joseph Mallord William Turner, Vapeur dans une tempête de neige (1842)
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