16 avril 2016
La nostalgie n’est pas étrangère au sentiment que l’on peut avoir, parfois, de la fragilité de la vie. Quelqu’un, un proche, un jour, peut tomber, une personne dont la mémoire rappelle une époque révolue et qui a la possibilité de faire vivre des anecdotes du passé. Cette personne peut tomber comme tombe une étagère de bois, de façon tout à fait fortuite, en faisant un grand PAC ! sur le sol de pierre, et se faire une saignée au menton. On peut la croire morte un instant et tout peut basculer. On peut chercher son pouls en tremblant et se dire que c’est fini. Peut-être que, pendant ces quelques secondes, on pressent l’anéantissement des souvenirs communs et de la mémoire qui lui était singulière. Si ces moments-là sont sans conséquence, une simple chute de tension, par exemple, ils ne nous en rappellent pas moins à l’ordre : celui, crucial, de la présence et de la tendresse ; celui, inéluctable, de la mémoire et du temps.
Isabelle Larrivée
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