
Publié le 2 février 2025 sur Facebook
Quiconque n’a jamais eu à affronter un intimidateur violent ne peut comprendre la nature aveugle et les motifs des actions de l’élu voisin. Il s’agit de s’imaginer le principe du tank.
Je cherche dans les médias une toute petite bouffée d’air, quelque chose qui m’aiderait à sortir de ce fauteuil où j’ai dormi une partie de la journée pour oublier : rien.
On évoque des articles de conventions, de traités, même Bob Rae, fâché noir à l’ONU et qui fait les gros yeux sur une photo, mais après? Pour un homme sans aucune moralité ni aucun sens de l'honneur, avide de gains concrets et symboliques, ça veut dire quoi de se faire pointer du doigt ou même de recevoir un petit avis écrit, avec un sceau doré dessus, lui mentionnant, au cas où il ne le saurait pas, qu'il est en train de baiser le droit international que c’est pas gentil de ne pas se conformer aux règles ou aux lois ? Rien.
C’est le moindre de ses soucis. Pour un criminel notoire, comment pourrait-il en être autrement. Cela ne lui fait ni chaud ni froid. Pas d’état d’âme. C’est un intimidateur violent. Je ne sais pas à quoi pensent les gens qui prêtent du sens, une logique à ses actions. Je n'ai absolument aucun enthousiasme, j'avoue.
Je suis profondément reconnaissante au cinéma d’avoir mis à ma disposition depuis 60 ans une ribambelle de films où l’on montre la guerre, la misère, la souffrance humaine et l’ingéniosité qu’il faut pour survivre. Ça me donne des trucs.
J’ai trouvé un peu d’espoir, imaginez-vous, dans cette entrevue donnée par Mark Carney à la BBC. J’ai cru saisir dans le coin rieur de son œil droit quelque stratégie cachée et je me suis dit : diable, on dirait qu’il y a un peu d’intelligence ici. Et je ne dis pas ça pour faire de la politique. Je cherche tout simplement un peu d’oxygène.
Ce matin, j’ai parlé de tout cela au téléphone avec le papa de mes enfants, qui vit au Maroc. Il avait une analyse intéressante à proposer. Et après tout, il m’a dit de ne pas m’en faire. Que nos enfants sont attendus chez lui en toute circonstance. Que moi aussi, j’ai là-bas un refuge. Nous n’en sommes pas encore là, c’est vrai, mais ses paroles d’hospitalité m’ont fait tellement de bien, au cœur de l’hostilité ambiante, que j’en ai pleuré pendant une demi-heure.
S’il vous plait, je vous en prie, min fadhlekoum, Por favor, please, Будь ласка n’en rajoutons pas. Ne répétons pas qu’il va quand même nous rouler sur le corps avec son tank odieux, concrètement et symboliquement, et qu’il n’y a aucune issue. 9 millions de kilomètres carrés qui s’étalent sur 9 millions et des poussières de kilomètres carrés, ça fait tout un sandwich avec nous comme condiment. Cessons de le dire, car à force de le répéter, ça pourrait devenir vrai.
« Contre le fascisme, l’espoir est une exigence absolue »
Angela Davis
Isabelle Larrivée
Illustration: David Černý en soutien au peuple ukrainien, Prague.
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