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Photo du rédacteurLa noctambule

Dans la foulée

Dernière mise à jour : 20 août 2020



Hier sur la montagne s’écoulait une manne printanière. Rus et rigoles se rejoignaient et venaient gonfler les larges ruisseaux dévalant le long des trottoirs vers la ville. Pour se joindre au cortège, il fallait enjamber, se mouiller.





En 2012, les étudiants étaient massivement sortis pour défendre l’accessibilité à l’université. Hier, une large frange des manifestants venait du secondaire. Les voix qu’on entend dans le métro au début de ce beau document de Madoc sont très jeunes, presque des voix d’enfants. Les voix de ceux qui n’ont pas pu « crier plus fort » en 2012 et qui, plus que jamais, refusent d’être ignorés. Une nouvelle vague, dont la cause est planétaire, prend en main un destin que nous n’avons pas nous-même su appréhender, saisir, transformer.


Nous en sommes là : ce sont les enfants qui se lèvent pour défendre la planète et l’avenir de tou.te.s. Chaque fois que j’y pense, la gorge me serre. Il faudrait que je sois devenue moi-même grabataire, impotente, ou que je sois à l’article de la mort pour nécessiter et accepter que mes enfants me défendent. Voilà à quoi cette révolte nous renvoie collectivement : à l’impuissance, à la sclérose, à l’immobilisme de notre génération. Prenons-en bonne note. Et continuons de sortir les vendredis.


En réponse à cette éloquente prise de parole estudiantine, la ministre de l’Environnement, Mme McKenna, affirme la nécessité incontournable de la transition et justifie jusqu’à plus soif les choix de son gouvernement. On nous la sert depuis longtemps, cette transition. On n’en finit plus de transiter. Sauf que la transition dont il est question ici a une écoeurante odeur d’oléoduc et un goût fétide d’énergies fossiles. L’heure n’est plus à la transition. Nous n’en avons plus le temps. Comme le dit la chanson, « it’s now or never ».


La ministre et son homologue québécois Benoit Charrette « affirment soutenir les étudiants qui ont décidé de prendre part au mouvement international de grèves prévues vendredi… ». Et selon les dires de M. Charrette il est : « intéressant de voir la jeunesse se mobiliser pour la préservation de l'environnement ». Ces propos lénifiants sentent déjà la condescendance et le « cause toujours ». Mais ils ne viendront pas à bout de cette énergie humaine qui a entrepris de lutter pour sa survie et pour la planète. L’enjeu est crucial.


Ce que je comprends d’instinct, c’est qu’il faut les suivre. Sarah Montpetit, inspirée par Greta Thunberg, et qui est l’une des personnes à l’origine du mouvement de grève à Montréal, disait en substance qu’un geste de désobéissance civile n’attend pas d’autorisation pour se faire. Pas plus que les étudiants n’attendent d’approbation pour agir. Nous devrions tous tirer une leçon immédiate de cette détermination. Et faire à notre tour nos devoirs.



Isabelle Larrivée




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